L’Office national du Cinéma, de la vidéo et de la Photographie de Guinée (ONACIG), en partenariat avec Canal+ Guinée a réitéré ce mardi, 30 mai 2023, son appel à formations en : Écriture de Scénario, production, Opérateur de drone civil, Photographie, prise de vue Caméra, ingénierie de Son, montage, infographie et réalisation, à l’endroit des acteurs des métiers du cinéma. C’était en marge d’un point de presse, tenu au siège de cette structure relevant du Ministère de la Culture, du tourisme et de l’artisanat.
Ce point de presse a été une occasion pour le Directeur Général de l’ONACIG, de parler de long en large, des avancées dans le processus d’inscription en ligne, mais aussi, de relancer les acteurs des métiers du cinéma, afin que ces derniers s’intéressent à cette session de formation, mise en place par Canal+ et l’Office national du Cinéma, de la vidéo et de la Photographie de Guinée. Ceci, dans l’optique de renforcer la capacité des techniciens aux métiers.
‘’Nous avons pensé qu’il faut mettre une plateforme en ligne pour permettre aux techniciens vivant en Guinée qui relèvent des métiers du Cinéma de pouvoir s’inscrire. Et à l’interne, avec l’accord de Canal+, l’Office national du Cinéma et le formateur, on allait faire la formation de 15 personnes, qui vont participer aux différentes formations. Je rappel que le protocole d’accord formalisé entre l’Office national du cinéma et Canal+, s’articule sur la formation aux métiers du Cinéma. Il y aura neuf (9) formations. Chaque formation permettra de former 15 techniciens des métiers du Cinéma. Nous avons lancé il y a trois semaines la plateforme, et il y a deux niveaux d’inscription. Les deux premières formations se tiendront la semaine prochaine. Et c’est la formation en production, et la formation en ingénierie de son. Les autres formations se feront plus tard. Donc, le processus d’inscription est continue, ça continue sur la plateforme’’, a d’entrée indiqué Noël Lamah, Directeur Général de l’Office National du Cinéma, de la vidéo et de la photographie de Guinée (ONACIG).

Peu d’engouement pour la formation
En dépit de la volonté de l’ONACIG et son partenaire de Canal+ d’aider les acteurs du secteur à se performer pour une meilleure représentativité du Cinéma guinéen à l’international, force est de reconnaître, que l’engouement n’y est pas dans le processus d’inscription.
‘’Au jour d’aujourd’hui, si on peut se permettre de faire le point sur l’ensemble des inscriptions jusqu’à midi, pour la formation en résidant d’écriture, qui doit en principe permettre à 15 scénaristes qui ont déjà un savoir-faire de pouvoir bénéficier de l’expertise des formateurs choisis par Canal +, à date, il n’y a que neuf (9) qui se sont inscrits. Je précise que ces formations ne sont pas des formations d’initiation, NON ! Ce sont des formations de renforcement de capacités de ceux qui sont déjà opérationnels. C’est pourquoi, la sélection est rude. On veut qu’au niveau national, qu’on puisse choisir parmi les scénaristes déjà opérationnels, 15 personnes dont on va renforcer les capacités pour que nous ayons une base de données ici. Si on nous demande des cinéastes guinéens, qu’on puisse dire écoute, il y a 15 qui ont été formés avec l’appui de Canal+. A date, sur 15 qui doivent être formés, il y a neuf (9) inscriptions seulement. Donc, il est temps que les scénaristes qui sont déjà opérationnels puissent s’inscrire. On a déjà décalé jusqu’à demain pour les deux appels. C’est-à-dire, la formation en production et la formation en ingénierie’’, a-t-il souligné.
Mieux, pour ce qui concerne la formation d’opérateurs de drones, ce sont seulement deux personnes qui se sont inscrites à date. Et pourtant, en raison de la prolifération des drones, le besoin de formation s’accroît aux yeux des autorités du secteur.
‘’On sait qu’aujourd’hui, pour l’exercice des métiers du cinéma et de la photo, le drone est devenu indispensable pour la production cinématographique et audiovisuelle. Nous nous sommes dits qu’il y aura une formation des opérateurs de drones, qui va permettre à tous ceux qui ont des drones en Guinée, d’avoir une expertise de ce qui ont encore plus d’expériences, pour pouvoir renforcer leurs capacités. Et, ce fichier va nous permettre d’avoir une base de données des opérateurs ici à l’Office national du cinéma. L’objectif, c’est d’avoir beaucoup plus d’opérateurs de drones, et choisir 15 qui vont participer à cette formation. A date, il n’y a que deux (2) personnes qui se sont inscrites pour cette formation’’, a déploré Noël Lamah, alors que la formation en réalisation, c’est seulement 11 personnes sur 15 qui ont postulé à date.
‘’L’objectif n’est pas seulement d’avoir 15, mais d’avoir plus, pour qu’on choisisse les meilleurs. Ceux qui sont vraiment plus opérationnels. Donc, on invite les réalisateurs à s’inscrire, on leur donne encore la possibilité de pouvoir s’inscrire en ligne. Pour le montage, il n’y a que 12 personnes qui se sont inscrites. Donc, il y a encore de la place, on invite tous ceux qui sont des monteurs opérationnels, parce que je précise que ce n’est pas une formation d’initiation, c’est une formation de renforcement de capacités. On veut avoir beaucoup plus de candidatures, pour choisir les 15 meilleurs d’entre eux, donc, on ouvre encore la possibilité à ce que les gens puissent s’inscrire’’, a-t-il précisé.
En ce qui concerne la formation en ingénierie de son, il n’y a que quatre (4) personnes qui se sont inscrites. Décevant, puisque c’est avec elle et la production, que la formation va démarrer la semaine prochaine, dans un hôtel chic de Conakry.
‘’Pour la formation en prise de vue, sur 15 personnes devant participer à la formation, c’est seulement 6 personnes qui se sont inscrites. Donc, il y a lieu à ce que ceux qui font le cadrage, qui sont opérationnels, soit dans les structures privées ou publiques, puissent s’inscrire, pour que nous ayons un peu plus de nombre, et permettre de sélectionner les 15 qui participeront à l’atelier de formation. Nous avons prévu une formation en infographie. A date, il n’y a que deux personnes qui se sont inscrites. Donc, on invite les infographes à s’investir, parce que le besoin en infographie en Guinée est une réalité. Il y a des jeunes infographes qui ont commencé, mais qui méritent qu’on renforce leurs capacités.
En production, aujourd’hui on a 6 personnes qui se sont inscrites. Or, on voulait avoir beaucoup plus de producteurs. Il y a beaucoup de maisons de production, c’est le lieu que les gérants de ses maisons de production puissent s’inscrire dans l’optique qu’on ait une base de données des producteurs et surtout, c’est la machine qui met la production en marche. Si on a pas de bons producteurs formés, il est évident qu’on aura pas des projets de cinémas bancables en Guinée. Donc, il faut que ceux qui sont déjà dans l’opérationnel, qui ont des structures de production, s’intéressent à ça, pour qu’on ait un grand nombre d’inscrits et qu’on choisisse 15 personnes qui seront outillées et qui vont porter des projets cinématographiques du pays. Et si on n’a pas des producteurs, toute la chaine, on l’aura pas. Parce que pour aller sur une production de film, il faut que ça soit coopter par une maison de production. Pour qu’une maison de production puisse avoir un financement, il faut que le dossier de production soit bancable. Et, l’expertise de Canal+ et des techniciens viendra leur dire qu’est-ce leur manque en matière de production, pour qu’ils soient au même niveau que certains de la Sous-région. Au niveau national, comment on peut monter un dossier de production ? Au niveau international, quelles sont les possibilités de mobilisation des ressources ? Et ça, c’est pas des formations d’initiation des jeunes qui viennent de sortir. Ça doit être des gens qui sont déjà dans l’opérationnel, qui ont besoin qu’on renforce leurs capacités, qui ont un problème de réseautage, parce que la production aussi, c’est le réseautage. Donc, nous, on ouvre encore la possibilité à ceux qui sont la production, d’ici demain, on a même simplifié la fiche d’inscription, pour qu’ils puissent s’inscrire d’ici le 2 juin plus tard’’, a martelé M. Lamah.
Carton plein pour la photographie…
‘’La dernière formation qui va se tenir, c’est la photo. Aujourd’hui, au moins on peut applaudir pour les photographes. On a 23 personnes qui sont opérationnelles, qui ont soit des studios de production, ou bien qui sont les structures de production, qui exercent le métier de photographe, qui font de cela leur métier, il y a 23 personnes qui se sont inscrites. Ça, ça va nous aider, parce que ça pourra nous permettre d’avoir une base de données de photographes’’, a enchaîné le Directeur Général de l’ONACIG.
De son côté, Canal+ se dit fier d’accompagner l’ONACIG, sur les formations dans les métiers de l’audiovisuel. L’ambition selon la responsable de la communication de cette société, est de permettre au Cinéma guinéen de s’exporter à l’international, avec un contenu de qualité.
‘’Parce que comme vous le savez, nous, nous sommes diffuseurs de contenus. Et aujourd’hui, pour avoir un contenu de qualité, il faut des professionnels derrière ces créations de contenus. C’est dans ce cadre qu’on s’est dit avec l’ONACIG, pour avoir un contenu guinéen, qui soit vraiment exportable, il faudra qu’on ait des renforcements de capacités. C’est la raison pour laquelle, nous avons noué ce partenariat avec l’ONACIG, pour avoir des séances de formation qui touchent neuf (9) domaines des métiers de l’audiovisuel’’, a déclaré Fatou Dimé.

L’appel à candidature a été lancé depuis le mois d’avril dernier. A ce stade, le niveau du retour est très faible, contrairement à ce qu’attend Canal+ et son partenaire de l’ONACIG.
‘’Nous avons lancé depuis le mois dernier un appel à candidature. Et comme il a eu à le souligner, nous n’avons pas eu à date, beaucoup de retours, par rapport à ces appels à candidature. Donc, nous relançons cet appel, pour dire aux gens du monde de l’audiovisuel de venir souscrire à cette formation. Parce que c’est important, c’est important pour nous d’avoir du contenu guinéen, qui soit exportable, comme je viens de le dire. Et pour cela, c’est la base. Dans tout métier, la base c’est la formation. Et aujourd’hui monde évolue à une vitesse grand V. Donc, il faut tout le temps chercher à renforcer ces capacités, parce que ce qui était valable il y a quelques années, ne l’est plus maintenant. La technologie évolue rapidement. Nous avons aujourd’hui des voisins qui ont des produits qui se consomment. Donc, pourquoi pas nous ? Et ça, la base c’est vraiment avoir une formation solide et un renforcement des capacités qui nous permettront vraiment d’avoir du contenu de qualité qui puisse être exporté. Donc, nous invitons tous les hommes de l’audiovisuel à s’inscrire à ces formations’’, a-t-elle invité.

Madiou BAH
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