Le débat d’orientation constitutionnel se poursuit à l’hémicycle du palais du peuple de Conakry. Après le passage des acteurs politiques, le 22 mai dernier, c’était au tour des organisations syndicales ce mercredi, 24 mai 2023, de faire leurs propositions, sur la constitution qu’elles veulent pour la Guinée.
Dans son discours de circonstance, Abdoul Kader Camara, porte-parole du mouvement syndical guinéen a, au nom de ses pairs, remercié le CNT d’avoir organisé ce débat d’orientation constitutionnel. Un débat à ses yeux, qui permettra à toutes les composantes de la Nation, de donner leurs points de vue sur le contenu de la future constitution.
Devant les conseillers nationaux, il déclare que le mouvement syndical sollicite vivement la mise en place d’un système politique garantissant la paix et la stabilité sociale dans le pays. Car, dit-il «les citoyens ne peuvent jouir de leurs libertés et droits fondamentaux que dans un cadre stable».
Pour ce faire, poursuit-il, «les constituants devraient mettre des garde-fous dans la nouvelle constitution pour lutter contre l’ethnocentrique, qui s’est malheureusement enraciné dans notre pays ; l’instrumentalisation de la constitution qui nous a toujours conduit à des crises ; l’instrumentalisation de la justice qui porte atteinte au bon fonctionnement d’un État de droit ; la manipulation du processus électoral. Ce processus part du choix de l’organe de gestion des élections, aux règlements du contentieux électoral, en passant par le découpage des circonscriptions et l’établissement des listes électorales», a proposé, avant de préciser :
«Le mouvement syndical n’est pas favorable à la limitation de l’âge des candidats aux différentes élections à venir. Puis, il demande désormais qu’on interdise la participation d’un parti politique du président sortant qui tentera de faire sauter le verrou constitutionnel», a-t-il recommandé.
Par ailleurs, il sollicite la mise en place d’un organe de gestion des élections inamovibles à l’image de ce qui se fait au Ghana. Un organe qui évitera la féodalisation de l’institution.
Dans la même logique, le mouvement syndical pense que le fichier électoral est à établir séparément du RAVEC (le recensement administratif à caractère de l’état civil). Cela évitera toute forme de confusion entre les deux (2) fichiers: électoral et civil.
Concernant les candidatures indépendantes, «le mouvement syndical veut qu’on donne la possibilité à chaque guinéen, d’être candidat, même sans relever d’un parti politique».
Quant au nombre des partis politiques, «le mouvement syndical propose de ne pas les limiter, mais prévoir plutôt des modes du scrutin pouvant contraindre des partis politiques à faire des alliances électorales. Cependant, il est nécessaire de définir le mode d’attributions des agréments aux partis politiques».
Pour terminer, le mouvement syndical s’est également prononcé en faveur d’un régime présidentiel, avec une restriction des pouvoirs du président de la République, pour éviter de tomber dans une dictature sombre. Mais, il considère que la réduction des institutions pourrait rationaliser le budget de l’État et permettrait d’éviter des conflits de compétences et des gaspillages.
CAMARA Mamadouba, pour Lerevelateur224.com.
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