Après plusieurs reports de leurs différentes manifestations, les forces vives de Guinée n’excluent pas de reprendre la rue, si elles n’obtiennent pas gain de cause, auprès des autorités de la transition. Pour le juriste Dr Alhassane Kanaré Kaké, qui s’exprimait ce jeudi 23 mars 2023, chez nos confrères des ‘’Grandes Gueules’’, de Radio Espace, les manifestations n’ont jamais été une solution aux problèmes guinéens.
L’ancien commissaire à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), signe et persiste, que les manifestations n’ont fait que des blessés, des morts et des orphelins. Pour cela, il demande aux uns et aux autres, de changer leurs stratégies pour privilégier l’intérêt national.
‘’Les manifestations n’ont jamais été solution aux problèmes guinéens. A un moment donné, il faut faire le bilan de vos activités, ça n’a fait que des blessés, des morts, des orphelins. Est-ce qu’il ne faudrait pas changer ? Ça, c’est un premier élément. Le second, plus on traîne, plus on va donner le temps à la transition. Reprendre le dialogue à zéro, c’est perdre une année d’avance et on ne sait pas ce que ça va donner à l’intérieur’’, a déclaré M. Kaké.
Par ailleurs, le juriste a répondu aux détracteurs du cadre de dialogue inter-guinéen, qui l’ont qualifié de séminaire. Alhassane Makanera Kaké estime tout simplement, que c’est parce que ces personnes ne s’y connaissent pas, sinon dit-il, ce dialogue a été l’un des dialogues le mieux structuré ces dernières années.
‘’Ceux qui ont dit que c’est un séminaire parce qu’ils ne s’y connaissent pas. Si tu changes le modèle, pour apprécier quelque chose, il faut la connaître parce qu’ils n’ont pas participé. D’habitude, il faut aller crier sans ordre du jour, sans terme de référence, si on change ça, c’est difficile. On va dire que c’est un séminaire, mais on peut dialoguer. Quand c’est même un séminaire, c’est une chance, parce que le niveau du débat est plus élevé (…) En réalité, on prépare un dialogue, mais en Guinée, on a toujours fait le dialogue sans que ça ne soit préparé. Si vous avez vu, cette fois-ci je supporte un peu le dialogue, je ne dis pas que c’est parfait, c’est loin d’être parfait, mais c’est que j’ai participé à d’autres dialogue où on ne prépare rien. Les gens vont, on soulève des questions là-bas, sans l’ordre du jour, on raconte ce qu’on veut, on arrange les entités politiques et on fait un rapport, c’est terminé. Mais cette fois-ci, au moins, il y avait un terme de référence, il y a des thèmes à aborder, sur quoi vous allez discuter et certains sont encore validés en plénière’’, assure Alhassane Makanera Kaké.
Facinet CAMARA