La prison civile de la ville de N’Zérékoré est l’une des plus dangereuses du pays en terme de traitement des détenus. Située au centre-ville, plus précisément au quartier commercial, elle regorge 63 détenus dont 16 femmes à ce jours. Deux problèmes majeurs affectent cette population carcérale à savoir: les conditions de détention et la chaîne alimentaire qui se trouverait défaillante.
“Nous avons environ une quinzaine de personnes qui se trouve à l’hôpital, ils sont presque dans un état squelettique. On voit peut-être que ces des gens transférés ailleurs mais il y a beaucoup qui sont là qui sont paralysés, qui sont hospitalisés et leur situation laisse à désirer. Et j’ai pris attache avec la direction de l’hôpital presque, plus de 80% des décès des détenus sont liés à la mal nutrition”, révèle Thierno Sadou Diallo, médecin légiste, chef de division santé alimentaire et cadre de vie à la Direction de l’administration pénitentiaire du ministère de la justice et des Droits de l’Homme.
Et cette prison qui regorge environ 3 ou 4% de la population carcérale a enregistré pour l’année 2022, 49% des décès à elle seule.
L’autre aspect le plus difficile, c’est comme toujours la corruption, de la violence institutionnalisé”, a indiqué ce médecin.
“ la violence ici, tout le monde se plaint du régisseur adjoint. Il y a quelqu’un même qui est dans l’une des cales qui a une luxation du bras. Ici les agents ne violentent pas les détenus. Qu’est-ce qu’ils font ? Il y a la police de couloir. Vous savez quand on donne des privilèges à un détenu, tout ce qu’on demande au détenu de faire il va le fera. Il y a beaucoup de victimes de violences, on les appelle les policiers, mais ce n’est pas la police dehors.
Ce sont les gestionnaires de la prison qui se sont institués à l’intérieur”, fait-il savoir et d’ajouter dans son enquête menée avec son équipe:
“Il y a aussi beaucoup de plaintes, il y a monsieur Théa et monsieur Donzo qui aurait payé 4.000.000 de francs guinéen juste pour quitter là-bas et venir ici. Le droit systématique ici c’est 550.000 francs guinéen et c’est depuis avant l’arrivée de cette équipe, c’est systématiquement tout entrant qui paye les 550.000 francs guinéen.
Ça c’est le droit. En dehors de ça, on cible des personnes qui certainement ont plus de moyens pour leur demander plus. Ceux qui ont payé les 4 millions sont là, je leur ai rencontré, c’est 2 personnes mais il y a des gens qui sont victimes de violences.
Il y a quelqu’un dans cette cale qui doit normalement faire une radio parce qu’il aurait été agressé devant le régisseur adjoint et sur son instruction”, mentionne Thierno Sadou Diallo.
Concernant la malnutrition des détenus qui serait à la base de plusieurs hospitalisation, les traiteurs ont déclaré devant le ministre de la justice qu’ils ne sont toujours pas payés.
Moussa Rama, pour Lerevelateur224.com