Chez le notable de la communauté Toma à Macenta, ce dimanche 22 janvier 2023, plusieurs doléances ont été formulées par le sage Gaou Mansa Koivogui auprès du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme dans le cadre de sa tournée d’échanges et d’écoute.
Parmi ces doléances formulées par la population de Macenta à travers son patriarche, l’érection de la ville en Gouvernorat.
Tout d’abord, le patriarche est revenu sur les dernières violences qui ont éclaté entre les deux communautés avant de dire au ministre sa volonté de faire un sacrifice pour la paix.
“Après tout ce qui a été dit, qu’on puisse au moins penser à indemniser certaines familles qui ont souffert afin d’apaiser davantage les cœurs et que la paix qui est déjà retrouvée puisse être renforcée. Je vous prie de toujours informer le gouvernement de les aider à faire un grand sacrifice afin que ce qui s’est passé ne se reproduise plus.
Aujourd’hui, puisque Macenta, la population vit en paix, je voudrais passer par vous pour demander humblement de penser à Macenta pour qu’un deuxième Gouvernorat soit installé ici en faveur de la communauté de la forêt. Je n’oublierai pas ce passage et je lui tiens à cœur. C’est mon vœu le plus ardent”, plaide le sage.
Une demande jugée difficile par le Garde de Sceaux pour le simple fait de la crise intercommunautaire qui divise les populations. Alphonse Charles Wright a déclaré ceci:
« Vous aviez parlé de faire de Macenta un Gouvernorat, mais comment le faire si vous n’êtes pas d’accord en terme de vérité ? Quand vous faites un semblant de paix, vous aurez un semblant de développement. Il faut vous pardonner et accepter de vous pardonner. Il faut avoir la force de vous pardonner sans condition. Quand on dit, on va faire des sacrifices pour que ça (conflits intercommunautaire, ndlr) ne se reproduise plus, même si on fait mille sacrifices, si les cœurs ne sont pas sincères, ces sacrifices ne serviront à rien. Le premier sacrifice d’abord, c’est vous, acceptez de vous parler », a lancé Alphonse Charles Wright.
« Macenta m’a adopté comme son fils et ça ne date pas d’aujourd’hui, cela fait longtemps. Donc, je me considère comme Macenta kA. Que ça soit Toma ou Tomamanian, pour moi, vous êtes tous ma famille. Mais si mon père de famille n’est pas droit, je lui dirais de l’être sinon il divisera, nous les enfants. M. le patriarche, faites nous une famille, n’aimez pas les uns plus que les autres. Prenez-nous tous comme vos enfants. Quand on parle, ce qu’on n’a pas dit c’est ce qui est le plus important. Si tout va très bien à Macenta, le Président n’hésitera pas à prendre toute bonne mesure ici. Mais tant que ça ne va pas de manière sincère entre vous, moi je ne transmettrais jamais ce message au Président, je l’aurais trahi » souligne-t-il.
Moussa Rama, depuis Macenta pour Lerevelteur224.com