Dépourvue d’une prison civile il y a de cela 16 ans ce, depuis l’insurrection populaire en 2007, la préfecture de Macenta aura bientôt un centre de détention d’‘’urgence’’ dont le délai d’exécution des travaux est d’un mois.
En tournée dans la préfecture depuis samedi, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a procédé ce lundi 23 janvier 2023 à la pose de la première pierre de cette infrastructure située au quartier Zimodou non loin de la mairie.
Elle sera composée de quatre (4) cales de 6/10m² avec deux toilettes internes chacune dont celles des femmes pour une capacité de 58 détenus.
“On a prévu théoriquement trois (3) semaines pour la construction
Mais j’estime en tout et pour tout un (1) mois (…) chaque cale contiendra à peu près 22 détenus et une clôture interne et une cour intérieure. Il n’y a pas une société spécifiquement identifiée pour la construction, on a opté pour le tâcheronnat. Le tâcheronnat, on prend des ouvriers cosmopolites de la localité et on travaillera ensemble. Avec eux, on formalisera un contrat pour eux ainsi que les fournisseurs d’agrégats”, explique Korémo Francis, responsable des infrastructures pénitentiaires du ministère de la Justice.
Pour sa part, le Maire de la commune urbaine Gnenego Guilavogui s’est réjoui de cette construction après 16 ans et a remercié le ministre pour sa promptitude face aux calvaires que vivent les détenus dans les commissariats et postes de police.
« Ce n’est pas pour une première, il y’ avait une prison civile ici. C’est lors de l’insurrection population en 2007 qu’elle a été démolie par la population, il y a très fort longtemps qu’on avait plus de prison civile.
Grâce vraiment au passage du ministre de la Justice, il a vu comment les détenus peinent dans les locaux des différentes cellules dans les commissariats et gendarmeries, il dit que c’est inhumain raison pour laquelle, plus rapidement, il veut construire une prison civile pour que ces détenus puissent vivre humainement”, a-t-il déclaré.
Alphonse Charles Wright s’est dit outré de savoir que des détenus dans les commissariats et postes de police ne bénéficient pas d’une hygiène adéquate et qui se lavent une seule fois dans le mois.
« Toutes les personnes qui sont condamnées en rapport avec la direction de l’administration pénitentiaire ne les gardez pas ici. Ne les gardez pas ici (…) Les services de police et de la gendarmerie ne sont pas des lieux de recouvrement de la peine. Qu’on dise que les gens se lavent une fois le mois, c’est une autre forme de torture. C’est-à-dire, psychologiquement on contribue à les décimer. Quand quelqu’un est condamné, transférez le à N’Zérékoré ou Geuckédou”, a lancé le Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright.
Moussa Rama, pour Lerevelateur224.com