A l’ouverture de la 23ème audience publique ce mercredi dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 qui se tient au tribunal criminel de Dixinn, le juge Ibrahima Sory II Tounkara a mis en garde les parties au procès contre la tenue des propos ethniques et régionalistes lors des débats. Le magistrat se réserve d’ailleurs le droit de sevir contre toute personne qui tenterait de s’aventurer sur ce terrain.
Depuis plusieurs audiences, le président du tribunal dit avoir constaté un excès de langage chez quelques acteurs du procès qui, souvent, orientent les débats vers un angle ethnique et régionaliste. Chose contre laquelle le juge Ibrahima Sory II Tounkara compte bien sevir.
« Pour les acteurs de ce procès c’est-à-dire, le ministère public, les parties civiles et la défense, le tribunal vous informe qu’il n’acceptera pas certains propos surtout ethniques ou régionalistes. Ce procès n’est pas un procès ethnique ou régionaliste. Ce procès est organisé pour la manifestation de la vérité et c’est les Guinéens qui sont là. Toutes les composantes sont représentées dans ce procès. Donc, ce n’est pas un procès contre une ethnie ou une région. Il faut que tous les acteurs comprennent cela », a indiqué le magistrat avant de menacer:
« Donc, celui qui tenterait de s’aventurer sur ce terrain, le tribunal sera obligé d’aller à l’extrême. C’est-à-dire, de demander même l’expulsion. Et si c’est le ministère public, comme le procès ne peut se tenir sans lui, nous serons obligés d’ajourner le procès. Donc une fois de plus, il faut que chacun sache ce pour quoi on est là. Toutes les parties doivent concourir à la manifestation de la vérité », a-t-il lancé.
Bah Mohamed