A la barre du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, le capitaine Marcel Guilavogui, détenu pour son implication présumée dans le massacre du 28 septembre 2009, s’est prononcé sur la liberté d’une semaine qu’il a obtenue en 2015 et contre laquelle il aurait échangé sa maison. A en croire l’ancien garde du corps du capitaine Moussa Dadis Camara, ce coup qui a trait à une escroquerie serait monté de toutes pièces par l’ancien ministre de la Communication d’Alpha Condé et son épouse.
En prison à la maison d’arrêt de Conakry depuis 13 ans maintenant, Marcel Guilavogui a fait des révélations accablantes qui impliqueraient l’épouse de Alhoussein Makanera Kaké. Selon Marcel, celle-ci aurait manigancé pour lui permettre d’obtenir sa liberté en vendant sa maison. Chose qu’il qualifie d’escroquerie.
« En 2015, c’est monsieur Makanera Kaké, ministre de la Communication à l’époque, qui, à travers sa femme Émilie, a promis de m’aider pour me faire sortir de la prison. J’avais une seule maison et on m’a demandé de donner ma maison pour que je recouvre ma liberté. Chose que ma famille a faite parce que ma mère et sa femme faisaient des réunions communautaires pour soutenir Alpha Condé. Ma famille a donné ma maison et je suis sorti de la maison centrale. La maison a été évaluée à 430 millions de francs guinéens”, a-t-il révélé avant d’ajouter:
“C’est seulement une semaine après ma sortie de prison que madame Émilie (épouse de Makanera Kaké) m’a appelé pour me demander d’aller manger chez elle. Je me suis rendu chez elle. Et c’est là-bas que des hommes en tenue sont venus m’arrêter pour m’envoyer à la maison centrale de Conakry. C’était sans mandat de dépôt », a indiqué le capitaine Marcel Guilavogui.
Des allégations jugées fumeuses par Makanera Kaké, qui qualifie l’accusateur de “menteur”.
“Je suis encore choqué par la fragilité de certains de nos compatriotes qui peuvent croire à ce vulgaire menteur. Je n’ai pas demandé de l’argent aux personnes que j’ai aidées à avoir des postes. C’est à un pauvre prisonnier malade qui n’avait même pas à manger que je vais retirer de l’argent. Je vous prie de rechercher sa maman ou ses sœurs. Peut-être lui, il est fou mais je suis convaincu que sa maman et ses sœurs seront mes témoins. Ce qu’il dit ne me ressemble pas. En Guinée, on croit à tout ce qu’on entend, c’est trop grave. C’est d’ailleurs la cause principale de notre retard dans tous les domaines. On refuse de réfléchir, on digère tout ce qu’on nous présente”, s’est indigné le président du parti FND.
Bah Mohamed