L’exploitation des enfants est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur en République de Guinée, particulièrement dans la région de N’Zérékoré.
En marge de la journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants, notre correspondant régional de N’Zérékoré est allé à la rencontre des enfants qui font diverses activités pour subvenir à leurs besoins et apporter de l’argent à leurs parents.
Sékouba Fofana, âgé de 13 ans et élève en classe de 5ème année, rencontré dans la rue à N’Zérékoré avec une charrette qu’il poussait, nous explique :
‘’Je suis un élève. Je fais la 5 année en même temps je pousse une charrette quand je quitte l’école. C’est moi qui ai décidé de le faire parce que je veux avoir de l’argent pour acheter certaines choses dont j’ai besoin et je ne veux pas voler aussi. C’est par volonté que je fais, quand je travaille jusqu’au soir, je gagne de l’argent. Parfois, je donne à mes parents aussi, pour leur venir en aide, moi aussi’’, raconte Sékouba Fofana.
Par manque de choix, cet autre enfant âgé d’une quinzaine d’années, venu de la préfecture de Siguiri, transporte des bagages dans une charrette indépendamment de sa volonté:
“Je viens de Siguiri. Avant, je vendais des sacs à dos je gagnais de l’argent mais pas comme ça. C’est pourquoi j’ai décidé de pousser la charrette. Je travaille, parfois je peux gagner 60.000 francs guinéen, ça varie. C’est moi qui prends mes charges, manger et autres. J’habite avec un ami au quartier Hèrèmakono. Mon aventure n’a pas pris fin, mais pour le moment je veux rentrer chez moi à Siguiri”, a raconté Abdou Camara.
Mariame Sagno, non scolarisée, vend l’eau glacée à la demande de sa mère.
‘’ Je vends l’eau glacée parce que c’est ma mère qui m’a dit de faire. Je passe la journée à vendre, ce que je gagne, je donne et rien ne reste avec moi”, nous confie-t-elle.
Aïssatou est vendeuse de poissons fumés au grand marché de N’Zérékoré et mère d’un enfant. Elle tente de justifier pourquoi les enfants sont exercent dans le petit commerce:
‘’ Ce qui concerne les enfants dans la rue, pour d’autres, leurs parents n’ont rien ou sont malades, d’autres aussi sont devenus vieux donc, ils sont obligés de le faire pour les venir en aide. D’autres aussi sont orphelins et si tu entends, aller à l’école ce que tu as quoi manger. Raison pour laquelle d’autres enfants sont dans la rue”, a-t-elle fait savoir.
Pour ce père de famille rencontré aussi par notre correspondant régional, il invite les parents à faire de l’éducation des enfants une priorité.
“Ce qu’il faut pour un enfant, c’est de l’aider afin qu’il puisse s’aider lui-même après. C’est pourquoi on dit quand tu dis de construire une maison pour ton enfant, il faut l’instruire d’abord. L’instruire, c’est de l’aider à étudier afin qu’il puisse construire lui-même, si non, il va détruire ce que tu lui a construit”, a laissé entendre Mamadou Saliou Barry.
N’Zérékoré, Souleymane Naturel Condé pour lerevelateur224.com