La vindicte populaire est devenue une pratique courante un peu partout en Guinée, surtout en région forestière ces derniers temps.
Une pratique que condamne Emmanuel Fassou Sagno, président de l’ONG Observatoire Citoyen pour la Justice et la Paix:
“Nul n’a le droit de se faire justice. L’État, pour éviter que les citoyens se rendent justice, il a mis en place des institutions qui sont chargées de rendre justice et donc, quel que soit le délit commis par un citoyen, un autre citoyen n’a pas le droit de l’enlever la vie, un autre citoyen n’a pas le droit de se rendre justice. Il revient à la justice et à la justice seulement de rendre justice, de condamner une personne. Comme indique l’article 5 de la constitution guinéenne”, a-t-il rappelé.
Plus loin, le président du collectif des ONG de défense des droits de l’homme en Guinée Forestière estime que ceux qui se livrent à des actes de lynchages ne connaissent pas les conséquences de leurs actes :
“Est-ce que les citoyens savent la gravité de l’acte ? Est-ce qu’ils sont sensibilisés que si tu enlèves la vie à autrui tu as commis un crime ? Non! Donc c’est ici l’une des causes, les citoyens ne sont pas informés de l’acte qu’ils posent. Deuxièmement, il y a que les citoyens qui n’ont pas confiance à leur justice. C’est parce que nous sommes dans un État ou la justice est affaiblie par même ses actes qu’elle pose, par le comportement de nos forces de défense de sécurité”, a-t-il évoqué au micro de notre correspondant basé dans la région forestière.
Pour terminer, Emmanuel Fassou Sagno promet de mettre en œuvre un vaste programme de sensibilisation des citoyens sur leurs droits et devoirs.
Une sensibilisation qui va toucher aussi les forces de l’ordre par rapport aux procédures d’arrestation et de convocation.
N’Zérékoré, Souleymane Naturel Condé pour lerevelateur224.com