Les districts de Boriah et Gbanankoura tous relevant de la sous-préfecture de Tintin Woulén, préfecture de Kankan ont ouvert des hostilités depuis le mois de mai dernier.
Tout est parti d’une cérémonie rituelle autour d’une mare qui appartiendrait au district de Mansarenan Banakörö, Boriah s’est vu refoulé par les propriétaires de la mare de ne pas participer au cérémonial coutumier qu’ils ont l’habitude de célébrer ensemble depuis belles lurettes.
Joint au téléphone, le secrétaire général des ressortissants de Boriah explique :
‘’ Le conflit date du mois de mai 2021. C’était entre Boriah et Mansarenan Banankôrô à cause d’une cérémonie de mare. Au cours de cette cérémonie que Mansarenan Banankôrô n’a pas accepté que Boriah soit dans leur mare. Ainsi, Boriah à son tour a interdit à Banankôrô d’emprunter le chemin qui traverse leur village. C’est ainsi que l’autorité locale, communale et préfectorale se sont impliquées dans l’affaire pour une question de paix. Après toutes les négociations faites par ces différentes autorités de la place, un terrain d’entente fut trouvé. Le même jour un conflit entre Gbanankoura et Boriah a commencé. Parce que les jeunes de Gbanankoura ont soulevé le problème soi-disant que, les gens de Boriah viennent faire la chasse sur le territoire de Gbanankoura. Qu’ils doivent arrêter. Les jeunes de Boriah ont dit non, qu’ils vont chasser de gré ou de force. C’est ainsi la bagarre a commencé au cours de laquelle, y a eu 3 blessés enregistrés du côté de Gbanankoura et 2 motos appartenant aux jeunes de Boriah ont été confisquées par les jeunes de Gbanankoura’’, a relaté le secrétaire général des ressortissants de Boriah.
Plus loin, Mory Boriah Kourouma dira:
‘’Au lendemain, Gbanankoura a porté plainte contre Boriah à la préfecture et l’autorité préfectorale a jugé nécessaire pour dire aux habitants de Boriah d’aller plaider les sages de Gbanankoura. Ensuite, les habitants de Boriah ont négocié quelques griots, plus les sages du village pour aller leur demander pardon mais ils n’ont pas accepté que ces griots rentrent et faire leur intervention à Gbanankoura. Au lendemain de la fête de Ramadan dernier, ils se sont déplacés pour aller détruire 26 champs de cultures à Boriah. Automatiquement, les habitants de Boriah ont informé les autorités de tous bords. Ensuite, le secrétaire général des collectivités décentralisées Yaya Condé accompagné par le sous-préfet et le maire de la Commune rurale de Tinti Woulén se sont rendus à Gbanankoura et à leur tour, ont accusé Boriah et donner raison à Gbanankoura avec toutes les pertes enregistrées de la part de Boriah”, a-t-il expliqué.
Mécontent de la justice rendue par ces responsables locaux, les habitants de Boriah ont riposté en portant à leur tour une plainte contre ceux qui ont détruits leurs champs.
« Nous sommes allés à la gendarmerie pour porter plainte contre Gbanankoura, mais la gendarmerie a rejeté la convocation. Juste qu’elle n’a pas reçu l’autorisation de monsieur le préfet de Kankan. Pendant ce temps, nous avons alerté le procureur de Kankan monsieur Ali Touré et la direction régionale de la police de Kankan. Le même jour, la direction de la police régionale a adressé une convocation de 17 personnes à monsieur le sous-préfet de Tintioulén, qui à son tour, refuserait de recevoir cette convocation et s’est inscrit en faux disant que Boriah n’a rien eu comme pertes. Ils ont encore envoyer une deuxième convocation au cours de laquelle, monsieur le préfet Amara Lamine Soumah et son secrétaire général des collectivités décentralisées se sont engagés à une résolution à l’amiable. C’est ce qui a mis les habitants de Boriah dans la colère. Là où nous sommes, le dossier est paralysé par monsieur le préfet et son Secrétaire général et la justice ne dit absolument rien dans cette affaire avec toutes les pertes enregistrées. Jusque-là, monsieur le préfet, le secrétaire général des collectivités décentralisées, monsieur le sous-préfet et le maire de la commune rurale ne se sont pas encore déplacés pour aller voir constater les faits », a raconté ce citoyen.
Pendant ce temps, la tension reste vive.
N’Zérékoré, Souleymane Naturel Condé pour lerevelateur224.com