Les nouvelles configurations politiques dans certains pays du Continent Africain, semblent donner une certaine valeurs légales a la notion « coup d’état ».
Par contre, les raisons de ces « coups d’états » comme ceux qui ont déjà eus lieu dans bon nombre de pays africains, sont lié à la mauvaise gouvernance au plus haut niveau, économique et institutionnelles etc.
Le plus étonnant est que, la situation du pays après le « putsch » n’est pas aussi meilleure que la précédente.
A date, le paradoxe dans les coups d’États, est la mise en scène qu’on cherche à faire comprendre à travers soit, la déclaration du Président déchu comme au Mali en 2020, ou celle du Président de l’Assemblée au Tchad.
Le point commun, est que ces « déclarations » interviennent après la prise du pouvoir par l’armée. Alors comment pourrons-nous définir le coup d’état aujourd’hui.
Intéressons-nous à la situation au Tchad.
La notion de coup d’état malgré l’insuffisance de la littérature dans ce domaine, reste conceptualiser en sciences politiques. Pour éviter les débats doctrinaux en la matière, nous n’allons pas rentrer dans ce que certains appellent « la conception classique du coup d’état ».
Cependant, nous allons convoquer Dr Issaka K Souaré dans son ouvrage intitulé « Guerre civiles et coups d’État en Afrique de l’Ouest », qui définit le coup d’État comme « une saisie illégale au plus haut niveau de l’autorité de l’État par un nombre restreint des officiers militaires dans une opération discrète qui ne dépasse pas quelques jours »
L’auteur nous invite à réfléchir sur certains facteurs de sa définition.
Premièrement, la « nature illégale de la saisine du pouvoir », cela élimine du coup d’état toute accession au pouvoir par la voie constitutionnelle. Comme stipulé dans l’article 30 de l’Acte constitutif de l’UA « les Gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l’Union ».
Dans le droit interne du Tchad, cela suppose qu’il ait un principe constitutionnel consacré à la dévolution du pouvoir exécutif. La Junte au pouvoir a-t-elle respecter cette procédure ?
Deuxièment, « le niveau du pouvoir » renversé, doit etre « le plus haut ». Ceci implique naturellement que, le leader déchu doit être un Président de la République dans un régime présidentielle ou un Premier ministre dans un régime parlementaire.
Troisièment, le « nombre d’officier », pour l’auteur l’opération de coup d’État ne doit pas engager un grand nombre d’officier, le contraire pourrait prendre la nature d’une « guerre civile » car c’est ce qui implique un grand nombre d’officier.
Quatrièment, la nature « discrète » de l’opération, parce que, si elle est connut, elle sera avortée et les initiateurs seront sévèrement sanctionnés.
Cinquièment, la durée de l’opération, ne doit pas être longue, car avec le temps, le risque que l’opération soit découverte est plus grande.
La dernière observation de l’auteur, concerne le lieu de départ du coup d’état, il est souvent lancé à partir de la première capitale, qui est un lieu stratégique ou l’autorité de l’État est représentée.
A l’aune de cette démarche de l’auteur, on est en mesure d’observer et d’analyser la situation au Tchad relative à la prise de pouvoir par l’armée.
Certains diront que, c’est au nom de la sécurité et la stabilité dans le pays. Alors la question qu’il faille se poser aucun civil n’est en mesure d’assurer la stabilité du pays et pourquoi la convergence constitutionnelle au sein de l’UA ne prévoit-elle pas ce scénario ?
Les Chefs d’États pendant la seconde guerre mondiale étaient-ils des militaires ?
Bangaly CISSE.